Salut, ayant obtenu le capès de lettres modernes il y a peu et préparant l'agreg, je suis théoriquement qualifiée pour juger de ton texte, car je suis de ce fait enseignante de français en colège/lycée, peut-être plus tard pour un niveau plus élevé. Je vais commencer par te rectifier les petits soucis techniques (orthographe, syntaxe et grammaire) puis je te ferai un petit débrief sur le contenu et le style
-Cour d’assise de Paris – 12 juillet 2013
Il y
a (à supprimer) avait beaucoup de monde ce jour là, le juge avait même autorisé quelques journalistes triés sur le volet à assister au procès. Ils étaient
8 (les chiffres et nombres sont à écrire en lettres)en tout et savouraient
cette chance qu’ils avaient (tournure répétitive, il faudrait choisir entre le démonstratif "cette" et la relative). Tous les journalistes du monde voulaient assister à ce procès et pour cause : une adolescente,
sans soucis (un peu familier), avait sauvagement assassiné ses amies. La chasse avait
durée (sans "e")presque
6 mois pour la trouver, sans qu’on sache vraiment où chercher.
Un policier ouvrit les portes de la salle et toutes les personnes présentes s’engouffraient
(attention aux temps, ici il faudrait conserver le passé simple car l'action est relativement brève; là ça jure un peu avec ton passé simple "ouvrit"), certains en pleurant et d’autres en marchant d’un pas décidé.
Plusieurs minutes passèrent après que tout le monde se soit installé ; les journalistes préparaient leurs papiers et crayons ; les familles sortaient des paquets de mouchoir pour se
préparer (répétition du verbe "préparer") ; les avocats relisaient très
vite ("rapidement" conviendrait mieux, c'est une expression plus ou moins figée qui colle bien) le dossier. Le policier
de tout à l’heure (tu peux te passer de cette précision je pense) annonça le juge Pasal et tout le monde se leva. Personne n’ignorait le fait que c’était le meilleur dans sa profession bien qu’il soit jeune. Son regard était, disait-on, pétrifiant pour la personne qu’il regardait. Beaucoup de coupables, durs et qui n’avaient peur de rien, tremblaient encore de cette rencontre avec « le juge ». Lorsqu’il s’installa, l’assemblée se rassit et Pasal dit aux journalistes de ne pas poser de questions au coupable sans son accord. Il lança un « Faites entrer l’accusée » et l’atmosphère se refroidit d’un coup. Annabèle Jurt n’était ni belle ni laide, juste
bien (un peu familier, et inapproprié... Veux-tu dire "ordinaire" ?). Ses cheveux roux ressortaient sur sa peau blanche. De taille et de corpulence
moyenne ("moyenneS"), le plus
choquant (maladroit ; quelque chose de "choquant", c'est un accident, ou un acte cruel, etc. "Troublant" ?)était ses yeux : bleus mais avec cette dureté incroyable pour une adolescente de 16 ans. Quatre policiers l’accompagnaient et la
surveillait (surveillaiENT). Elle portait deux paires de menottes, une pour les poignets, l’autre pour ses chevilles, reliées entre elles par une longue chaîne. Elle portait l’habit orange fluo des prisonniers
avec une excentricité (peut-être plutôt "orné d'une excentricité", car là on comprend moyennement) : une tête de mort était dessinée dans son dos. En s’asseyant, elle regarda l’assemblée et sourit. On entendit les pleurs des mères des victimes briser le silence pesant qui régnait dans
las salle. Le juge Pasal frappa avec son marteau une fois pour commencer le procès.
« Annabèle Jurt, née le 28 janvier 1997,
domiciliéE à Paris, étudiant au lycée François Rabelais se situant dans le 18ème arrondissement de Paris et vivant avec son père Josh Jurt et sa mère Beth Jurt,
comparait (comparaît)aujourd’hui devant le juge Pasal, pour les meurtres de Clara Strigh, Elsa Marox, Jessie Loper et Hanna Uro commis dans un délai de
6 mois. Je laisse le commissaire en charge de cette affaire nous expliquer les détails de cette affaire. ». Ce discours du juge rappela pourquoi toutes ces personnes étaient réunies dans cet endroit, ce jour ci. Aucun bruit ne se fit entendre quand le commissaire Marc Dragier alla à la barre. Avant cette affaire, c’était un parfait inconnu, exerçant son devoir du mieux qu’il le pouvait.
«Je me nomme Marc Dragier et je suis le commissaire en charge de cette affaire depuis le commencement. La première victime (une photo d’elle fut affichée) se nommait Clara Strigh et avait 17 ans. Nous l’avons
retrouvéE dans un terrain vague, la tête coupée avec sur elle un sac à main Dior. De plus, des cendres étaient présentes quelques mètres plus loin. Après avoir analysé la scène de crime, nous nous sommes renseignés sur ses habitudes ainsi que sur son lieu d’habitation et sur son lycée. Elle allait au même lycée que l’accusée et elles se connaissaient. Alors que nous enquêtions sur ce meurtre, puisque nous avions déclaré officiellement que
c’en (ç'en) était un, la deuxième victime
fût (fut) retrouvée par un joggeur, à la lisière d’un bois. Elle avait sur elle un portefeuille avec sa carte d’identité. Son nom était Elsa Marox et elle avait 16 ans et demi. Les scènes de crimes étaient presque identiques : la tête coupée, avec la présence de cendres. Mais cette fois, il y avait un rouge à lèvre Chanel dans la main gauche de la victime. Mon équipe et moi-même avons découvert que Clara Strigh et Elsa Marox fréquentaient le même lycée et avaient les mêmes amies. Le lendemain, nous sommes allés interroger Jessi Loper, Hanna Uro et Annabèle Jurt sur leur amies décédées. Nous n’avons rien appris d’instructif et avons donc continués
(sans "s") à enquêter sur ces meurtres. Le médecin légiste nous a appris que l’arme du crime était une hache qu’on peut trouver dans tous les magasins de bricolage et
qu’elles (à modifier, car là le "elles" désigne les haches sur un plan grammatical strict, or j'imagine que tu parles des jeunes filles)avaient été sous l’influence du chloroforme. Nous avons tout de suite pensé qu’il s’agissait d’un individu âgé puisqu’il fallait beaucoup de force pour décapiter des filles d’un seul coup. Pendant
1 mois, l’enquête
n’avançait pas (temps incorrect, il faudrait y préférer le passé simple), quand on m’apprit qu’une autre fille avait eut la tête coupée. Il s’agissait de Jessi Loper. Mais contrairement aux autres, elle n’avait pas de sac ou d’accessoires. De plus, le lieu était étrange : elle avait été retrouvée dans un chantier, tout près de là où elle habitait. Heureusement pour nous, il y avait des cameras de sécurité qui avaient filmé la scène. Bien qu’il fasse nuit et que le meurtrier soit habillé en noir, nous avons
put (sans "t") constater qu’il mesurait environ 1m65. Peu après le visionnage de la vidéo, on nous apprit que les cendres retrouvées sur chaque scène de crime étaient d’origine végétale et que Jessie avait bien un accessoire de marque sur elle. Il s’agissait d’un bracelet en or blanc, et il avait été fabriqué en un seul exemplaire. -
Mon opinion :
Objectivement, il y a des qualités d'écriture ! Sincèrement, tu fais relativement peu de fautes (contrairement à ce que laisse penser le rouge abondant !!!), et ce sont parfois -voire souvent- des fautes d'inattention que tu aurais pu corriger toi-même après relecture.
Je t'incite à lire le plus de textes possible, car tu as deux points faibles, dont un vocabulaire qui mérite d'être enrichi, or cela ne peut être contré que par la fréquentation des œuvres littéraires. Même des romans contemporains, peu importe, mais lis ! Ou continue de lire si tu le fais déjà
Concernant ton deuxième point faible, il s'agit du côté "américain" de ton histoire : honnêtement, ça fait très série US (type les experts ou n'importe quel passage au tribunal... D'ailleurs le dessin de la tête de mort serait impossible, les prisonniers étant privés de tout et ne pouvant en aucun cas comparaître ainsi). Le problème, c'est qu'on a l'impression que ça sort tout droit d'une série, alors que le procès se déroule à Paris... Alors oui, la french touch peut faire cheap, mais justement, ça te force à corser ton texte, à lui donner plus de profondeur que la simple mise en scène actuelle (pleurs et crimes).
Attention aux répétitions, je sais que c'est difficile à gérer, mais ça peut te plomber un texte. Par exemple, tu parles plusieurs fois des pleurs des familles, mais tu ne t'attardes pas dessus (personnages, attitudes, paroles précises, etc.) : c'est dommage, ça rendrait ton texte plus prenant.
Je sais que mes remarques sont plus négatives que positives, mais c'est tout à fait normal, tu es jeune et tu as tout le temps d'apprendre. Je trouve ta démarche très encourageante, c'est la bonne marche à suivre pour progresser ! Le simple fait que tu t'intéresses à l'écriture me touche, c'est vraiment une bonne chose pour toi : même si tu ne deviens pas écrivain, tu auras la capacité non négligeable de rédiger des courriers à la perfection, et ça pour trouver un job c'est véritablement valorisant. Toutes mes félicitations et encouragements !